Pour les employés, l’isolement au travail engendre des risques physiques, mais également psychologiques comme la baisse de vigilance, une impression d’inutilité ou un manque d’assurance. La détermination de ces situations d’isolement au travail devient un problème pour l’employeur qui est garant de la sécurité des salariés selon l’article L. 4121-1 du Code du travail.
Identifier une situation d’isolement
Dans l’article R4512-13, la loi impose au chef d’entreprise d’appliquer les mesures nécessaires pour qu’aucun employé ne soit isolé à un endroit où il lui serait impossible d’être secouru en cas d’accident dans un laps de temps court. Cette obligation concerne les missions exécutées en dehors des horaires normaux, la nuit ou dans un lieu géographiquement isolé.
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Le principe du travail en isolement repose sur plusieurs facteurs comme les horaires, l’environnement, les conditions de travail ou le site du poste. Il peut être permanent, mais aussi ponctuel. Avant d’adopter les mesures préventives appropriées, les métiers ainsi que les situations dangereuses qui nécessitent la protection travailleur isolé ou PTI doivent être identifiés par l’employeur. Ce dernier doit se demander si le travailleur est localisable, s’il peut communiquer avec une tierce personne, si l’activité présente des risques et quelles sont les contraintes du poste en matière de durée d’isolement. Il est important que le chef d’entreprise sache si le travail implique des contacts avec des produits nocifs et des structures dangereuses. Le salarié doit être en mesure d’alerter promptement ses collaborateurs, les secours, ainsi que le service de sécurité de l’entreprise.
Les métiers concernés
Certains secteurs d’activités sont particulièrement concernés par le PTI, car ils comportent des risques avérés. La prévention englobe les domaines de la sécurité comme la surveillance pénitentiaire, les maîtres-chiens, ou les agents de surveillance, le personnel de santé, les salariés de l’industrie, de l’hôtellerie, le secteur des transports ainsi que le nettoyage et l’entretien paysager.
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Les bonnes pratiques
En accord avec le service de sécurité interne, l’employeur pose les jalons d’un processus d’organisation validé par les services de secours. Une première étape consiste à reconsidérer le volume des postes nécessitant un isolement en réaménageant les plannings horaires, les bureaux, former des binômes, instituer des surveillances fréquentes à distance et mettre en place une permanence téléphonique. Si la réorganisation s’avère insuffisante, le chef d’entreprise doit lister au sein du Document Unique de l’entreprise les risques encourus par chaque poste et les mesures de prévention adoptées.
La phase suivante consiste à équiper les employés jugés hors de vue et d’ouïe d’un Dispositif d’Alarme pour Travailleurs Isolés ou DATI pour faire face à un cas de détresse ou de situation anormale. Le travailleur isolé déclenche lui-même l’alerte manuellement par radio, talkie-walkie, GSM. Il peut recourir à des dispositifs plus innovants comme un téléphone sans fil DECT, une montre ou un bracelet connecté, des boitiers qui se déclenchent automatiquement afin de bénéficier d’un indice de protection IP maximal. Ces systèmes dotés de géolocalisation, de détecteurs de perte de verticalité, de chute et d’absence de mouvement adressent des SMS ou des appels vers une centrale de surveillance, les services de secours, ainsi que le département de sécurité interne.
La gestion des alertes
La gestion des alarmes est prise en charge par un centre de télésurveillance ou en interne par les employés de l’entreprise. Ces derniers doivent être sensibilisés et entraînés à l’utilisation des systèmes d’alerte ainsi qu’aux procédures de sécurité. La télésurveillance est assurée par des professionnels qualifiés, disponibles 24h/24, 7j/7 et aptes à effectuer la levée de doute indispensable avant chaque intervention des secours.